Le trésor interdit

Avec Paradize, Indochine peut croire au miracle. Les singles s’enchaînent et ce n’est pas fini. L’immense succès de J’ai Demandé à la lune envoie le groupe dans une nouvelle dimension, où tout devient plus facile. Parmi les bénéficiaires de cet état de grâce, la chanson Le Grand Secret, qui sort sur de multiples supports (détaillés à la fin de l’article) et sur les ondes. Encore aujourd’hui, les radios diffusent régulièrement ce qui est le premier duo de la carrière d’Indochine, et de l’avis général le plus beau d’entre eux.

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Le DVD de Paradize +10 raconte minutieusement la genèse de ce duo, parti d’une composition écrite par oLi dE SaT avant que le meilleur ami de Nicola, Rudy Léonet, lui propose Melissa Auf Der Maur pour la chanter à ses côtés. Le choix est judicieux car la voix est parfaite pour ce titre, mais la chanteuse alors membre des Smashing Pumpkins est canadienne, et Nicola devra se déplacer à New York pour la rencontrer et enregistrer le duo. C’est d’ailleurs le lendemain de son retour en France que les avions frappent les fameuses tours du World Trade Centrer, le 11 septembre 2001.

Cette chanson est exceptionnelle à bien des égards. La douceur de son tempo est un euphémisme subtil à la noirceur rock gothique de l’album, et ses harmonies langoureuses ont un pouvoir terriblement enveloppant, transcendées par une basse saisissante. Les deux voix se mêlent sans bruit, juste en musique. Elles ne s’unissent pas, elles s’entremêlent, elles nourrissent une symbiose dans laquelle la fille fait le garçon et le garçon fait la fille. Thème cher à Nicola. La manière est nouvelle, mais non la matière, comme si rien jamais ne lui suffira pour clarifier son message. Alors à défaut d’y parvenir, il le chante encore, une fois de plus mais jamais une fois de trop, parce que la forme est toujours inédite.

Pour le clip, c’est cette fois Melissa qui se déplacera en France, et profitera de l’occasion pour venir la chanter lors des concerts du Paradize Tour. L’imagerie est simple, garnies de ronces dans un fond uni parfois blanc, parfois rouge, parfois noir, et autour desquelles les deux chanteurs pivotent au même rythme que la chanson.

C’est typique de cette période à grand rendement, début 2003, Le Grand Secret sort sur de nombreux supports. Le plus courant est le single 4 titres, doté de deux remixes. La Belgique, elle, n’a le droit qu’à un 3 titres, dont l’inédit Glory Hole présenté comme étant le générique de l’émission radio de Rudy Léonet. Mais le plus intéressant est sans doute le Maxi CD, avec pas moins de cinq remixes en plus de la version album. Les remixes sont d’ailleurs de très bonnes factures, fidèles à l’esprit de la chanson. Celui de « D » Y Front y ajoute une palette de sons intéressante, tandis que la version Trisomie 21 la transpose en mid-tempo avec rythme et beat électro du plus bel effet.

Plus rares, existent un single promo à la pochette minimaliste et un double LP qui fait le bonheur des collectionneurs.

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Dans l’ordre : le promo, le Maxi CD, le single 3 titres belge et 4 titres français