Panique chez Alice

2004. L’ère Paradize est terminée, et il aurait pu continuer encore longtemps si le groupe l’avait décidé. En lieu et place, un commun accord les ramène en studio pour l’élaboration du prochain album, totalement flou à l’heure où Paradize est encore sur toutes les lèvres, dans tous les esprits. Nicola n’est pas en manque d’idées, mais apporter une nouvelle direction n’est pas si aisé après deux années menées sous la coupole d’un album à succès. Comme 7000 danses à son époque, il faut renouveler, trouver le nouveau souffle pour éviter l’écueil de la répétition. Pas de Paradize 2 le retour, ce serait le pire des scénarios. Mais de l’œil du public et des médias, l’on se rassure vite : au cours d’une conférence de presse donné le 29 septembre 2005, Indochine annonce le nouvel opus comme étant un double album à thème, tandis que le premier extrait sort en radio…

Et c’est une bombe ! Alice & June est un single qui envoie du lourd et met vite tout le monde d’accord. C’est du rock furieux, fort de sa courte durée et de son incroyable intensité. En quelques accords, oLi De SaT a emballé un titre aux allures du parfait tube. Les guitares hurlantes, la batterie frénétique et les chœurs entêtants sont parfaitement imbriqués et mis en place pour un résultat saisissant d’efficacité. Impossible de comparer avec Paradize et J’ai Demandé à la Lune, comme il est impossible de ne pas faire un rapprochement : c’est un rock de son temps, porte-parole d’une jeunesse influencée par les univers goth. Une jeunesse perdue dans le labyrinthe d’Alice.

Car une thématique se dévoile très vite à travers les paroles. Alice, la comptine, le trou noir, boire pour grandir, autant d’éléments qui évoquent le roman de Lewis Carroll et son univers à part entière. Alice & June le retranscrit dans le monde moderne, où le labyrinthe s’apparente aux rues de Bruxelles, dans une banlieue colorée via un filtre vert sépia façon Matrix ! Tel est le décor du clip, qui aura fait couler beaucoup d’encre. En effet, faute de temps pour retranscrire le Pays des Merveilles dans un clip de trois minutes, Alice & June se contentera d’adolescents qui courent. Un parti pris peu engageant à première vue, mais l’allégorie du Pays des Merveilles contemporain fonctionne, et la vivacité de l’image renvoie parfaitement au tempo frénétique de la chanson. Et puis l’album est encore loin d’avoir dévoilé tous ses titres, avec autant de clips potentiels…

L’efficacité d’Alice & June a inscrit la chanson sur la setlist de tous les concerts d’Indochine depuis sa création, au cours de l’A&J Tour bien sûr mais aussi sur les suivantes. Une exception notable s’applique néanmoins sur le Black City Concert au Stade de France du 28 juin 2014, où la chanson a été remplacée par Mao Boy. Variation d’ailleurs retenue pour la captation vidéo du concert.

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Alice & June s’offre un joli Maxi CD, dans un emballage digipack sobre et élégant, quoique conceptuel. Il inclut un DVD nommé Le petit film d’Alice & June, qui consiste en un making-of de quinze minutes sur l’enregistrement de l’album. Le CD principal contient la chanson et trois remixes, dont celui traditionnel d’Oli, qui étire efficacement la chanson. Les deux autres sont respectivement orientés dub et électro.

Un single promo est sorti plus tôt, et se distingue par une pochette totalement différente du single commercial.

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Maxi CD et Single Promo