Genèse
Tout était encore à faire en 1981 : la musique, l’image, et même le groupe !…
Revenons encore un peu en arrière. Fin d’année 1980, Nicola Sirchis et Dominique Nicolas se rencontrent à l’occasion d’une annonce passée dans un magazine de rock : on recrute deux membres pour former un groupe nommé Les Espions ! Ils y deviennent vite amis et décident ensemble de quitter le groupe, jugeant la musique trop compliquée à leur goût, pour monter leur propre formation. Le 10 mai 1981, Indochine voit le jour et le duo compose ses premiers morceaux, Dominik à la musique et Nicola aux textes. Reste alors à les jouer sur scène, ce qui se produira le 29 septembre 1981 dans un club de rock parisien, le Rose Bonbon. A cette occasion, le groupe est rejoint par un ami saxophoniste, Dimitri Bodianski, et par Stéphane Sirkis, frère jumeau de Nicola, qui assiste le trio au son et aux claviers. Le public du Rose Bonbon adhère à la fraîcheur des quelques chansons jouées ces soir-là et, mieux encore, Indochine décroche son premier contrat avec une maison de disques. L’objectif suivant est donc de sortir un premier 45 tours…

Et ce premier single, ce sera Dizzidence Politik ! Indochine, alors composé de trois membres (Nicola, Dominik et Dimitri), boucle l’enregistrement en deux jours. Le titre, sorti en février 1982, n’a qu’un succès d’estime mais suscite la curiosité. Le style est assez particulier, sorte de croisement entre le punk et du R’n’B à la Blues Brothers, avec des échappées de saxophone. Le plus étonnant reste le chant, car s’il s’aligne sur le rythme et ne semble jouer que sur des allitérations, il parvient à dégager un semblant de message à première vue insensé. « Staliniste », « hôpital psychiatrique », « politbureau pas super mine »… ça ne paye pas de mine, justement, mais la provoc est là, entre deux mesures de rythme. La mélodie-voix enfin, semble tout aussi anodine mais force est de constater qu’il faut du talent pour composer un chant aussi mélodique sur une musique aussi mécanique. A noter que la chanson a été remixée plus proprement sur l’album. Bref, Indo boucle dans ce premier single un tour malicieux, moins représentatif de l’Indochine futur que du talent du groupe pour la création. L’histoire est en marche !…

Rarement interprétée en live depuis les années 90, Dizzidence fait un retour remarqué en acoustique à la fin du Black City Tour, en été 2014, comme pendant la Foire aux Vins de Colmar ou en rappel du concert à Londres.
Ce single n’étant qu’un coup d’essai, le 45 tours n’a été édité qu’à quelques milliers d’exemplaires. Sa sortie a été tellement bâclée que les premiers pressages se retrouvent avec les faces inversées ! Celle de Dizzidence correspond à la face B (Françoise, Qu’est-ce qui t’as pris ?), et inversement. Une grossière erreur qui conduit à un second pressage avec les faces correctes, mais le mal est fait. Un mal pour un bien cependant, puisque l’histoire a fait de ce premier pressage une éminente pièce de collection.
Objectivement, je n’ai jamais vraiment su quoi penser de ce morceau, ni en bien, ni en mal d’ailleurs. Manifeste politique en pleine période de Guerre Froide encore bien réelle ou second degré inavoué ?…Le groupe débutant était fan (enfin surtout Dominik et Stéphane) de The Clash…peut-être faut-il regarder vers les Anglais ?…mais bon…sans la puissance évidente et revendicative du groupe de Strummer…Un point d’ancrage de son temps plus certainement…
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Dizzidence Politik est sans aucun doute du second degré à fond les ballons, une vision globale de la politique dont la légèreté du propos traduit une intention de Nicola de tourner le sujet en dérision. C’est ainsi qu’il aime aborder le sujet, l’angle à partir du quel il aime s’exprimer.
C’est du pur Nicola, et on retrouve une écriture assez similaire dans d’autres chansons comme dans Les Tzars, Manifesto ou bien encore Play Boy (même si la forme est bien différente, j’en conviens)!
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Loin de moi l’idée de suggérer que cette chanson est un plagiat mais, le rythme de base ressemble étrangement à celui du hit r’n’b Everybody Needs Somebody to Love, repris entre autres par Wilson Pickett, les Rolling Stones et les Blues Brothers.
Écoutez par vous-même et comparez:
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Et surtout aussi presque une copie d’une chanson des Small Faces, » wat’cha gonna do about it »… Là on peut carrément parler de plagiat.
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Ça intéresse quelqu’un le 45 tour? Je l’ai. J’aime bien Françoise aussi
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