Little Buddha

Fin 2002, Indo est au firmament ! Le Paradize Tour Acte II bat son plein, J’ai Demandé à la Lune a pulvérisé les charts, Paradize lui emboîte le pas et le groupe est complètement réhabilité aux yeux du grand public et des médias. Et pour couronner le tout… Nico et Oli s’apprêtent à être papa ! Pour fêter ça, la maison de disques envoie un troisième single aux radios, le bienheureux Mao Boy !

Cette chanson soulève une thématique qu’il fallait nécessairement aborder dans Paradize. Cela a déjà été évoqué dans l’article dédié à l’album, mais en tant que troisième composante de la trilogie, Paradize se consacre à l’avènement de la maternité, suite logique de la découverte de soi dans Wax et l’amour cultivé dans Dancetaria. Et Nicola a trouvé en Mao Boy la parfaite mélodie pour chanter l’heureux événement, la joie d’être futur parent et la réjouissance de voir l’héritage de sa vie prendre sa main et le voir marcher devant soi. C’est la promesse de l’avenir, celui qui guide les pas et les prolonge à l’infini. L’air est infiniment optimiste, d’une évidence implacable dès que la musique se lâche, c’est typiquement le tube qui fonctionne dès les premières secondes. Un sacré bol d’air frais, en dépit d’une instrumentation à la puissance palpable mais qui n’ankylose en rien cette mélodie toujours légère et virevoltante. Il y a cette aptitude presque miraculeuse à lier une mélodie élégante avec un texte chargé d’émotion, ceci sur une identité musicale très marquée par les influences rock industriel et sur une imagerie goth persistante. Mao Boy, c’est tout cela à la fois. Et c’est sacrément émouvant quand tout est réuni. Cela nous fait vibrer de l’intérieur, que l’on soit parent ou non.

Parlons-en, de l’esprit gothique, qui paraît en filigrane dans le clip. La scène se passe dans un grand hangar à la lumière tamisée, où le groupe lâche ses riffs aériens de guitare en alternance avec des plans de jeunes filles aux cheveux lissés noir corbeau, vêtues de robes noires comme la nuit et la croix Paradize dans les pupilles. Cette croix s’impose ça et là durant la vidéo, comme sur le rideau du fond où des images suggestives inspirent l’amour naissant, la fusion des sens et l’avènement du bébé qui apprend à marcher. Voilà un clip qui joue plus que jamais sur les symboles, pour un témoignage fort et fidèle à l’esprit Paradize qui enchantait tout ce qu’il touchait tant que durait cette heureuse période couverte de grâce.

En revanche, les nombreux remixes sont de qualité pour le moins inégale. Le plus courant, présent sur tous les singles, est celui de Dead Sexy Inc. qui demeure encore sympathique. Les deux d’Oli sont plutôt réussis également, le Club Mix reste proche de l’original tandis que No Future s’essaye à une instrumentation cristalline et dépouillée. Quant aux trois autres… le 47 street mix de rinôçérose confère un son très moderne, très new-yorkais dans le style, bon dans l’absolu mais l’esprit original a totalement disparu en même temps que les paroles. Enfin le Subculture Mix du même remixeur modifie la hauteur de voix de Nico pour un résultat crispant et à ce titre, celui de The Orb laisse tout autant à désirer. Ils n’en demeurent pas moins des preuves de l’ouverture musicale du groupe qui effleure ainsi les strates underground, ouverture peu commune quand on parle d’un artiste français au million de disques vendus. Il existe d’autres variantes hors single comme cette superbe version acoustique disponible sur un CD sampler du magazine Rolling Stone n°8 enregistré au studio Davout (qui était initialement prévu pour paraître sur le single On aime on aide). La chanson commence un piano/voix aussi émouvant que l’on imagine avant que les guitares acoustiques s’envolent, et abondent dans un impétueux tourbillon de cordes rappelant les plus belles heures de Nuits Intimes. Un régal ! Le plaisir est prolongé par les interventions live de Mao Boy qui ont suivi Paradize, en alternance chez Alice & June ou bien encore en fin de medley -élégamment astrale- du Club Meteor. Le poignant piano/voix revient en cours de route du Black City Tour et le souvenir reste intact, immortel comme le sont les joies de la paternité…

06

Mao Boy se décline sur pas moins de sept supports ! D’abord les deux single type puzzle, haut et bas, qui constituent la partie gauche et se complètent avec ceux de J’ai Demandé à la Lune pour former la pochette de Paradize. Le plus courant est l’édition bas, qui inclut un inédit en deuxième piste, Le Doigt sur ton Etoile. L’édition haut a le même contenu que le single de base, représentant Nicola de dos et où l’on retrouve le remix de Dead Sexy Inc. Ainsi qu’une plage vidéo avec le clip. Arrive ensuite le Maxi CD, le plus complet des supports avec les six remixes réunis dessus. Puis arrivent les deux célèbres Maxi 45 tours, complémentaires car formant Nicola de dos et restituant le contenu du maxi CD quand on les assemble. Il existe enfin le traditionnel promo, mono-titre et similaire au single standard. Pas de panique, je vous illustre le tout en photos :

Ce diaporama nécessite JavaScript.