Boku no têburu ni tenshi
Ce single est sorti dans des circonstances hélas fort malheureuses, puisque répondant à la catastrophe survenue au Japon le 11 mars 2011 quand un tremblement de terre a causé un tsunami dévastateur au large de la côte est du Japon, entraînant à son tour une grave catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima. Près de 18’000 victimes, mortes ou disparues, sont déplorées à la suite de ce triple désastre et 600 kilomètres de côtes sont ravagés dont de nombreuses villes portuaires. Le cataclysme provoque une mobilisation massive de la Croix-Rouge à la hauteur de la gravité de la situation qui s’en est suivie. Et Nicola, sensible à l’impact vécu par ce pays qu’il affectionne, veut mobiliser Indochine pour soutenir l’intervention humanitaire.
Revenons encore un peu plus en arrière. En septembre 2010, des rumeurs circulent à propos d’une sortie japonaise de La République des Meteors. Pour faciliter sa promotion, il était question d’une adaptation de la chanson Un Ange à ma Table dans la langue locale où Suzanne Combeaud est remplacée par Amwe, chanteuse nippone célèbre au pays du soleil levant. C’est par le biais d’une connaissance commune que la chanteuse découvre Indochine et « Oli-san » dont elle salue la longévité et la relation avec les fans, ainsi une collaboration s’effectue avec le groupe. Dommage qu’il ait fallu attendre une catastrophe au Japon pour que cette nouvelle version de la chanson voie le jour, mais les circonstances permettent à Indochine d’exprimer pleinement sa solidarité car l’intégralité des revenus du single mis en vente a été versée à la Croix-Rouge pour aider le Japon à se relever. Une solidarité bienvenue pour un pays si souvent victime des caprices de la Terre.
La chanson n’est pas modifiée en profondeur, loin de là, d’ailleurs la musique est restée la même et les derniers refrains ont été laissés en français. C’est dans les couplets, le premier refrain et le pont que Nicola et Amwe transforment les paroles pour un dépaysement garanti ! Certains vers, traduction faite, changent même de sens et semblent à la fois s’adapter à la langue japonaise et aux circonstances du tremblement de terre : « Je me souviens de la nuit profonde », « Comment pourrais-je oublier nos conversations d’autrefois ? » ou encore « Des mots qui n’appartiennent qu’à nous deux », en supposant bien sûr que l’adaptation n’ait pas été enregistrée avant. Le texte est plus poétique et vient d’une certaine façon compléter le message initial, étendu plus loin dans l’espace et dans le temps.
Le single a été mis en vente sur le site Indo.fr le 21 mars 2011 pour 8€, et l’intégralité des fonds récoltés (donc pas seulement les bénéfices) a été versé à la Croix-Rouge. Une opération pas si nouvelle puisqu’Indo avait enregistré une reprise de You Spin Me Round en 2008 avec un single à la clé au profit de Reporters Sans Frontières. C’est la première fois depuis Adora qu’un single standard est mis en vente, et dans la précipitation de l’événement, seuls 1500 exemplaires ont été distribués. Alors bien sûr ça part vite, et le single est devenu collector en l’espace de quelques heures. Les « scalpers » sans états d’âme et surtout sans dignité s’en donneront à cœur joie pour revendre l’objet au marché noir, au point qu’Indochine Officiel dénoncera la mise en vente d’un exemplaire pour 100€ sur un célèbre site Internet de revente, une réaction rare mais bienvenue devant l’immondicité de ce genre de comportement. Quant au mixage, il est similaire à celui du single avec Suzanne, dont une fin légèrement raccourcie et une compression légèrement supérieure à la version album.
